Les Cahiers de la chambre sont des cahiers tenus par les secrétaires d’Augustin Thierry sous sa dictée. Ils sont conservés aux AD 41 aux cotes F 1576 & F 1577.
L’expression « cahiers de la chambre » apparaît sur certains de ces manuscrits. En effet, Augustin Thierry était non seulement aveugle, mais également paralysé des membres inférieurs. Il était donc souvent confiné chez lui – se faire transporter d’un lieu à l’autre est toute une affaire: un domestique le porte, à l’extérieur on le place sur une « petite voiture ». On comprend ainsi que les secrétaires venaient écrire, sous la dictée d’Augustin Thierry, dans la chambre même de l’historien.
Ces cahiers constituent des objets archivistiques tout à fait particuliers, à la fois hétérogènes et complexes.
Des textes divers
Tout d’abord parce qu’ils contiennent des prises de notes, des extraits de sources, des brouillons de lettres, des ébauches d’oeuvres, des pensées jetées sur le papier, des listes de choses à faire ou mémentos domestiques, des ordonnances médicales, comme autant d’enregistrements graphiques de la voix de l’historien.
Et des mains multiples
De nombreuses mains apparaissent dans les cahiers de la chambre. Certaines ont une orthographe très fautive. De fait, elles ne sont pas celles de « secrétaires » à proprement parler, c’est-à-dire engagés comme tel, mais de domestiques copistes, qui écrivent sous la dictée de l’historien, qui a un besoin constant de leurs soins. Il y a donc les secrétaires officiels, et les secrétaires officieux – les premiers corrigeant souvent les seconds. Augustin Thierry semble avoir recours à quiconque pénètre dans sa chambre : et de dicter une note de lecture, une lettre, une réflexion, à l’un ou à l’autre.
Ces cahiers ont été photographiés, numérisés, transcrits, et sont à présent consultables en ligne sur la BVMM.