Repères biographiques : Augustin Thierry (1795-1856)

1795 : Naissance le 10 mai, à Blois, de Jacques-Nicolas-Augustin Thierry, fils de Jacques Thierry et de Catherine Leroux.

1797 : Naissance de son frère Amédée.

1811 : Entrée à l’École Normale Supérieure (le Pensionnat Normal).

1813 : Enseignement des humanités à Compiègne.

1814-1817 : Rencontre avec le comte de Saint-Simon, dont il devient le secrétaire et le « fils adoptif ». Publication, en collaboration avec Saint-Simon, de plusieurs brochures.

1817-1820 : collaboration régulière au Censeur européen, puis au Courrier français.

1821-1822 : Fréquente les milieux des carbonari ; appartient à la même Vente que Sautelet, son futur éditeur.

Augustin Thierry raconte ses débuts dans une lettre (AD 41 F 1576 02, p. 12).

1824 : Premières atteintes de la syphilis (cécité, difficultés à écrire), que l’on attribue alors à l’excès de ses travaux. Il s’entoure de secrétaires, dont Armand Carrel.

1825 Histoire de la Conquête de l’Angleterre par les Normands, de ses causes et de ses suites jusqu’à nos jours, en Angleterre, en Écosse, en Irlande, et sur le continent, Paris, Firmin-Didot, 3 vol. 

1827 Lettres sur l’Histoire de France pour servir d’introduction à l’étude de cette histoire, Paris, Sautelet.

1828 : Paralysie des membres inférieurs, d’origine syphilitique également ; séjour à Carqueiranne (Hyères).

1830 : Thierry se montre fervent partisan de la Révolution de Juillet. Obtention d’une pension du nouveau gouvernement par Guizot ; élection à l’Institut – Académie des Inscriptions et belles-lettres (7 mai). Son frère Amédée est nommé préfet de Haute-Saône.

1831 : Séjour auprès de son frère à Vesoul et rencontre aux eaux de Luxeuil de Julie de Querangal, qu’il épouse, et qui fut une aide précieuse dans ses travaux.

1833 : « Philippe de Morvelle », fragment romanesque publié dans La Revue des deux mondes par Mme Augustin Thierry. Début de la publication des Récits des temps mérovingiens sous le titre Nouvelles Lettres sur l’histoire de France dans La Revue des deux mondes.

1834 : Thierry se sent oublié par ses amis historiens qui côtoient de près le pouvoir. Il n’apprécie pas la nomination de Michelet à la Sorbonne (il espérait la place). Rédaction et publication à la fin de l’année de Dix ans d’études historiques (Paris, J. Tessier). Ministre de l’Instruction publique, Guizot lance la vaste entreprise du Recueil des documents inédits de l’Histoire de France. Il confie à Thierry la collection des chartes et autres monuments destinés à servir de base à l’histoire de la bourgeoisie et du Tiers-État.

1835 : Le duc d’Orléans lui offre la direction de la bibliothèque du Palais-Royal. Retour à Paris. Thierry habite passage Sainte-Marie.

1837 Rapport sur les travaux de la collection des Monuments inédits de l’histoire du Tiers État, adressé à M. Guizot. Polémique avec Désiré Nisard sur le rôle de Carrel, secrétaire de Thierry, dans la rédaction de l’Histoire de la Conquête de l’Angleterre par les Normands.

1840 Récits des temps mérovingiens, précédés de Considérations sur l’histoire de France, Paris, J. Tessier, 2 vol.

1841 : Reçoit le prix Gobert, jusqu’à sa mort. Ce prix, institué par le baron Gobert (mort en 1833 à l’âge de 26 ans) est décerné par l’Académie française au morceau le plus éloquent d’histoire de France. Les auteurs couronnés devaient jouir de cette rente jusqu’au moment où des ouvrages supérieurs aux leurs auraient été publiés. 

Détenteur du prix Gobert, Augustin Thierry ne sera jamais élu à l’Académie française. Sur cette caricature de Grandville, on le voit toucher du bout de la plume le fauteuil tant désiré. Un bandeau couvre les yeux de l’aveugle. La légende dit de lui : « Augustin Thierry, ayant du mérite et pas de chances ».

1844 : Mort de sa femme. Il habite chez la princesse Belgiojoso (Paris).

1845 : Nommé commandeur de la Légion d’honneur (24 avril).

1846 : Début de la publication de ses Œuvres complètes chez Furne.

1853 Essai sur l’histoire de la formation et des progrès du Tiers-État, Paris, Furne.

1856 : Mort le 28 mai à Paris, des suites d’une probable attaque.

Agonie d’Augustin Thierry décrite par son médecin et secrétaire, Gabriel Graugnard, après sa mort, dans le « journal de santé » qu’il tenait (t. III, dernière page). Graugnard évoque une contrariété qui perturbait Thierry depuis plusieurs jours.