Augustin Thierry (né à Blois en 1795, mort à Paris en 1856) est une figure marquante dans la constitution de la discipline historique en France. Tirant les leçons de la Révolution, il écrit un manifeste, les Lettres pour l’histoire de France (1820), en vue de la constitution d’une nouvelle histoire nationale. Augustin Thierry dénonce les histoires passées, centrées sur les rois de France et appelle à une histoire du peuple, de la nation, mais aussi des provinces, trop souvent dissimulés derrière les « manteaux de cour ». Après son Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands (1825), il devient aveugle et ne pourra pas mettre à exécution son projet d’une histoire de France. Il est toutefois connu pour ses Récits des temps mérovingiens (1840) qui peignent le haut Moyen Age, et qui sont précédés d’une œuvre épistémologique importante, Considérations sur l’histoire de France. Ses derniers travaux portent sur l’évolution du tiers état.
Il existe plusieurs biographies d’Augustin Thierry :
- Augustin Augustin-Thierry, Augustin Thierry d’après sa correspondance et ses papiers de famille, Paris, Plon, 1922 (première version de l’ouvrage parue en six livraisons dans La Revue des Deux Mondes, les 15 octobre, 1er novembre et 15 décembre 1921, 1er janvier, 1er février et 15 mars 1922).
- Rulon Nephi Smithson, Augustin Thierry : Social and Political Consciousness in the Evolution of a Historical Method, Genève, Droz, 1973.
- Anne Denieul Cormier, Augustin Thierry : l’histoire autrement, Paris, Publisud, 1996.